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Notes d’atelier

« Je n’ai jamais voulu me laisser enfermer dans un rôle quel qu’il soit. J’ai toujours tenu à maintenir un état de grande disponibilité. Il s’agit de vivre réellement l’expérience artistique. La rigueur qu’implique une telle position est malheureusement souvent perçue comme une dispersion ! Pourtant, chaque moment d’expérimentation exige ses solutions, des formes et des espaces particuliers. »
Jean Clareboudt - Entretien avec Robert Jacobsen - « Parcours » 1984.

Dans mon travail de plasticien j’adopte volontiers la posture d’écrite par Jean Clareboudt. Je ne voudrais pas m’enfermer dans un concept. Je désire rester libre d’être séduit aussi bien par les rochers des plages bretonnes ou ceux des jardins zen que par une décharge de déchets d’objets métalliques. Je veux m’emparer d’un lieu en partant de ce qu’il me propose. Je passe de la sculpture, à l’installation, au dessin ou à la photographie avec ce désir de vivre pleinement l’expérience artistique.
Vous trouverez donc dans mes travaux : des sculptures en taille directe en bois et en pierre, des assemblages, des installations souvent appelées jardins, ...
Cependant quelques constantes sont repérables.

" Loin de refuser la création artistique, il préconise un art épuré, sans ornement ni couleur vive, une esthétique qui joue avec les volumes, le travail de la pierre et les effets de la lumière."
Nathalie Molina à propos de l’art cistercien dans « L’abbaye du Thoronet « 1998

Mes sculptures ne représentent rien, ne démontrent rien, ne revendiquent rien, elles sont là pour elles-mêmes. Objets de méditation. Elles sont le plus souvent le dialogue entre des éléments hétérogènes, la rencontre entre une forme pensée et une autre trouvée et prélevée telle quelle.
Ainsi, ma vie est devenue une quête permanente, chaque instant, chaque endroit, peuvent devenir celui de la découverte.

Mes pas me portent où mes yeux se portent, de plus en plus ouverts sur monde jusqu’alors invisible. Malgré ce regard amoureux pour les formes hasardeuses, ou peut-être dans une rivalité héritée d’un romantisme lointain, je persiste à inventer mes propres formes et à aimer tailler, inciser, polir.

L’atelier est le lieu de la fabrication, de la conservation, tout vit en parallèle jusqu’au jour où les formes et les matériaux, saturés de promiscuité se révèlent l’une à l’autre.

Sculpter vient du latin sculpere qui signifie : tailler ou enlever des morceaux. En 1912, Picasso élargit considérablement cette définition en réalisant, pour la première fois de l’histoire de la sculpture, un assemblage.
Mon travail procède de ces deux affirmations et de leur confrontation : celle du geste et celle de l’assemblage. Le rapport de cette surface polie, lisse, vibrante sous la lumière et de la texture du métal brut, rouillé, désespéré est porteur de sens. Je ne pense pas me faire séduire par cette « belle » matière, mais je la mets en danger, je l’agresse ou la maintient en équilibre précaire.

"Le but d’une œuvre d’art est de rendre sensible le mystère des éléments qu’elle met en jeu. (...) Point besoin pour émouvoir, de recourir à des objets lointains, nous pouvons emprunter les éléments les plus familiers, à condition de leur attribuer leur importance cosmique et de bien convaincre que l’univers est contenu entier dans chacune de ses plus petites parties".
Michel LEIRIS Journal, mercredi 2 juillet 1924




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